Publié par Crédit Suisse: 15.02.2021
La moitié de la planète fait des frites avec Valentine
Petite, mais remarquable: l’entreprise Valentine, à Romanel-sur-Morges, emploie tout juste 25 personnes. C’est de cet endroit que des friteuses de haute qualité trouvent ensuite leur place dans les cuisines professionnelles du monde entier.
Vous est-il déjà arrivé de commander des frites dans un restaurant suisse? Si tel est le cas, il y a de fortes chances que celles-ci aient été préparées dans une friteuse Valentine. Car même si l’entreprise familiale exporte chaque année près de 80% des quelque 4000 unités qu’elle produit, le marché suisse revêt pour elle une grande importance. C’est également ici que sont développés les friteuses et d’autres appareils de cuisine. Et ce à 100%.
Swiss Made
«Pour nos clients, le site de production qu’est la Suisse constitue l’un des principaux critères d’achat», souligne Christophe Paris, le CEO. Ce dernier dirige l’entreprise familiale fondée en 1953 par son grand-père et Aldo Valentini, et y représente la troisième génération. Il s’est passé beaucoup de choses depuis la création de l’entreprise: implantation sur un nouveau site de production, organisation plus légère et des hiérarchies plus horizontales. Un soin particulier a néanmoins été apporté au maintien du niveau élevé de la qualité et de la production suisse. «Même si toutes les cuisines professionnelles sont dotées d’une friteuse, ce type d’équipement n’en demeure pas moins un produit de niche et ne compte que quelques producteurs seulement», explique M. Paris.
Les chefs cuisiniers sont parfaitement au courant du fait que tout équipement Valentine présente non seulement une durée de vie importante, mais que, en cas de dommage, ils pourront encore compter sur la disponibilité de pièces de rechange dans 20 ans. Cela suscite la confiance et permet aux appareils de cuisine de se distinguer de ceux la concurrence. Pour M. Paris, qui a fait des études d’économie, ce dernier élément ainsi que la proximité avec les clients mettent en relief le point suivant: «Nos revendeurs savent qu’ils peuvent à tout moment s’adresser à moi ou à mon équipe».
Recettes pour affronter la crise
La culture intensive de cette proximité entretenue avec la clientèle, ainsi que les difficultés auxquelles est actuellement confronté le secteur de la restauration, qui constitue le marché cible de l’entreprise, place Valentine devant des défis particuliers en cette période où sévit la pandémie de coronavirus. «C’est vrai qu’une conversation par vidéo-conférence ne présente pas la même qualité qu’une rencontre en personne dans le cadre d’un déjeuner ou pour déguster un verre de vin», reconnaît ainsi M. Paris.
Mais cela n’empêche pas le CEO de conserver son optimisme. Il faut dire qu’il a déjà eu à gérer un certain nombre d’imprévus tels que le choc du franc en 2015 et la crise économique de 2009. Il s’attache ainsi tout à la fois à prendre le temps de la réflexion et à envisager les prochaines étapes qu’il lui faudra franchir. Il considère que l’une des solutions susceptibles de pouvoir pallier le manque de capitaux dans le secteur de la restauration pourrait, par exemple, résider dans des offres de leasing. Le développement de produits n’est pas en reste et s’attache également à proposer des innovations pendant la crise. C’est notamment le cas d’un distributeur de sauce ne nécessitant aucun contact pour fonctionner. Car si l’entreprise Valentine est bien connue pour ses friteuses, elle met également au point d’autres appareils de cuisine pour les professionnels.
Travailler à préparer l’avenir
Le secteur de la restauration est plutôt conservateur, explique l’entrepreneur qu’est M. Paris. Si la connectivité des appareils de cuisine revêt de plus en plus d’importance à la maison, les chefs professionnels ne souhaitent pas, eux, s’encombrer de gadgets inutiles. Ce qu’ils demandent, ce sont des machines fiables et robustes. Cela ne freine toutefois nullement le dynamisme de l’équipe de développement qui planche actuellement sur d’éventuelles nouveautés au sein du laboratoire spécialement créé à cet effet. Des expérimentations sont ainsi menées en vue, par exemple, d’obtenir une qualité de friture fiable même à basse température, voire de faire complètement l’impasse sur l’utilisation d’huile. «Cela étant, je demeure néanmoins convaincu du fait que, au cours des dix prochaines années, les cuisines des restaurants continueront d’utiliser la friteuse telle que nous la connaissons aujourd’hui».